Le Pakistan en quête d’indices après le déraillement meurtrier d’un train

Les enquêteurs fouillent, lundi 7 août, les décombres laissés par le déraillement d’un train, dimanche au Pakistan, qui a fait au moins 34 morts. Plus de 1 000 personnes se trouvaient à bord du Hazara Express lorsque les wagons sont sortis de leurs rails près de la gare de Sahara, non loin de la ville de Nawabshah, dans la province méridionale du Sind. Le train reliait la mégalopole portuaire de Karachi à Havelian, située 1 600 kilomètres plus au nord dans la province de Khyber Pakhtunkhwa. Les hôpitaux de la région ont déclaré l’état d’urgence, alors qu’ils s’efforçaient de prendre en charge des dizaines de passagers gravement blessés.

Le ministre des chemins de fer, Khawaja Saad Rafique, a assuré dimanche qu’aucune défaillance n’avait été signalée sur le tronçon de ligne où s’est produit l’accident, mais a promis une enquête approfondie. « Il peut y avoir deux raisons à cet accident, un problème mécanique ou un sabotage », avait-il ajouté. Certains habitants ont néanmoins souligné que la ligne avait été affectée par les inondations dues à la mousson qui ont englouti un tiers du pays l’été dernier. La majeure partie du réseau ferroviaire étant surélevée, les bas-côtés ont été souvent le seul endroit pour les habitants où s’abriter pendant les inondations.

Réseau vétuste

Une grue spéciale est arrivée sur le site dimanche en fin de journée, et des techniciens ont travaillé toute la nuit pour tenter de dégager les voies. « La voie descendante a été dégagée et le travail se poursuit sur la voie montante », a déclaré Shahnawaz Mashori, un enseignant qui s’est porté volontaire pour aider.

Les accidents et les déraillements sont fréquents sur le réseau ferroviaire vétuste du pays, qui compte près de 7 500 kilomètres de voies et transporte plus de 80 millions de passagers par an. Le réseau, qui a fait la fierté des Britanniques à l’époque coloniale, possède encore des voies, des jonctions et des ponts datant de plus de cent cinquante ans, même si une modernisation est en cours dans le cadre du gigantesque corridor économique Chine-Pakistan (CPEC).

En juin 2021, au moins 65 personnes avaient été tuées et 150 blessées dans la collision de deux trains, dont l’un venait tout juste de dérailler, dans la province du Sind au sud du pays. En octobre 2019, au moins 75 passagers avaient également été brûlés vifs lors d’un incendie à bord de l’express Tezgam dans la province du Pendjab (Centre-Est) et en 2005 la collision de deux trains à Ghotki, dans la province du Sind, avait fait plus de 150 morts.

Le Monde avec AFP