les footballeuses espagnoles mettent fin à leur grève après avoir obtenu des hausses de salaire

L’annonce a été faite dans la nuit de mercredi 13 à jeudi 14 septembre. Les joueuses de la première division espagnole ont mis fin à leur mouvement de grève après avoir obtenu des hausses de salaire, ont annoncé leur syndicat et la liga F, organisant le championnat. « Un accord entre patronat et syndicats a été trouvé », a fait savoir le syndicat de joueuses Futpro dans un communiqué.

L’accord signé par les deux parties prévoit « un salaire minimal de 21 000 euros pour la saison 2023-2024, de 22 500 euros pour la saison 2024-2025 et de 23 500 euros pour la saison 2025-2026 », détaille Futpro. Mais cette avancée « n’est qu’un début », met en garde le syndicat, qui demande des améliorations des conditions de travail des joueuses relatives notamment au « congé maternité » ou au « protocole de [lutte contre le] harcèlement ».

« Les efforts des clubs durant la négociation ont contribué de manière fondamentale à l’obtention nécessaire de la paix [sociale] sans perdre de vue le caractère [économique] soutenable de la compétition », a réagi de son côté la Liga F.

Un salaire minimal de 16 000 euros par an jusqu’à présent

Convoquée pour les deux premières journées du championnat, la grève a entraîné la suspension de la première journée ce week-end. La deuxième prévue le week-end des 16 et 17 septembre va donc pouvoir se jouer.

Les syndicats réclamaient des salaires « à la hauteur du talent » des joueuses, dont certaines ont été sacrées championnes du monde avec l’Espagne le 20 août. Jusqu’ici le salaire minimal est de 16 000 euros par an.

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Les discussions autour des salaires et des conditions de travail des joueuses espagnoles ont débuté il y a un an, lors du passage au niveau professionnel de la Liga F. La semaine dernière, les syndicats avaient expliqué avoir abaissé leur demande à 23 000 euros et les joueuses décidé de reconduire leur grève, alors que la Liga F refusait de dépasser 20 000 euros d’offre.

Ce mouvement de grève des joueuses a eu lieu alors que le football féminin espagnol était plongé dans le chaos à la suite du scandale du baiser forcé du président de la Fédération de football espagnole, Luis Rubiales, à la championne du monde Jenni Hermoso après le sacre mondial de la Roja.

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Après trois semaines de pression et d’indignation à travers l’Espagne et le reste du monde, ce dernier a fini par démissionner dimanche. L’un de ses proches, le sélectionneur de l’équipe féminine championne du monde, Jorge Vilda, a, lui, été limogé la semaine dernière et remplacé par son adjointe, Montse Tomé, devenue la première femme à occuper ce poste en Espagne.

La saison dernière, c’est une grève des arbitres qui avait perturbé le début du championnat espagnol avant que la ligue accepte d’augmenter leurs indemnités de match et que le gouvernement espagnol promette de contribuer à un fonds de retraite pour les arbitres.

Le Monde avec AFP